
Pour une maison orientée nord au Québec, le triple vitrage est la solution technique supérieure, mais sa rentabilité dépend d’une approche systémique bien au-delà du simple verre.
- Le rendement énergétique (RE) d’une fenêtre, qui inclut les gains solaires et l’étanchéité, est un indicateur plus fiable que la seule valeur isolante (R).
- Le choix du cadre (PVC, hybride) et la qualité de son installation sont aussi critiques que le vitrage pour éliminer les ponts thermiques et les infiltrations d’air.
Recommandation : Privilégiez le triple vitrage pour les façades nord, optez pour un double vitrage performant au sud pour maximiser les gains solaires, et exigez une installation certifiée pour garantir la performance de l’enveloppe du bâtiment.
L’hiver québécois s’installe, et avec lui, ce courant d’air glacial que vous sentez près de vos vieilles fenêtres à guillotine. La buée tenace qui se transforme en glace au bas des carreaux n’est pas seulement une nuisance ; c’est le symptôme d’une déperdition thermique coûteuse. Face à ce constat, le remplacement des fenêtres devient une évidence. La conversation s’oriente alors rapidement vers le débat classique : faut-il opter pour le double ou le triple vitrage ? Cette question, bien que centrale, n’est que la pointe de l’iceberg.
La plupart des conseils s’arrêtent à cette comparaison, en vantant simplement l’isolation supérieure du triple vitrage. Pourtant, la performance réelle d’une fenêtre dans le climat rigoureux du Québec est une affaire de système. Se focaliser uniquement sur le nombre de vitres, c’est comme choisir un moteur de voiture sans s’intéresser à la transmission ou aux pneus. La véritable efficacité énergétique ne réside pas dans un seul composant, mais dans l’interaction harmonieuse entre le vitrage, le matériau et la structure du cadre, l’étanchéité à l’air de l’ensemble et, surtout, la qualité de l’installation.
Cet article adopte une approche de consultant en enveloppe du bâtiment pour aller au-delà des idées reçues. Nous allons décomposer la science de la fenestration pour vous donner les outils d’une décision éclairée. L’angle directeur est simple : la performance réelle d’une fenêtre au Québec réside dans une approche systémique. Des concepts comme le rendement énergétique (RE), la gestion du point de rosée et l’étanchéité à l’air sont bien plus déterminants pour votre confort et votre facture d’électricité que le simple choix entre deux ou trois panneaux de verre. Nous analyserons chaque composant, de la science thermique du vitrage à l’impact crucial de l’installation, pour que votre investissement soit non seulement durable, mais surtout, performant.
Pour naviguer à travers les aspects techniques et pratiques du choix de vos futures fenêtres, ce guide est structuré pour répondre à chaque question clé. Vous découvrirez pourquoi certains indicateurs de performance sont plus importants que d’autres, comment les matériaux réagissent à nos hivers, et comment éviter les erreurs coûteuses lors de l’installation et de l’utilisation.
Sommaire : Le guide complet pour choisir vos fenêtres au Québec
- Pourquoi le facteur RE (Rendement Énergétique) est plus important que le facteur R ?
- PVC, hybride ou aluminium : quel cadre résiste le mieux aux variations de température ?
- Le cadre noir risque-t-il de surchauffer et déformer au soleil du sud ?
- L’erreur de gestion d’humidité qui fait pleurer vos fenêtres neuves à -20°C
- Comment s’assurer que l’installation respecte les règles de l’art pour éviter les infiltrations ?
- Pourquoi les fenêtres au sud sont-elles votre meilleure source de chauffage gratuit en janvier ?
- Rideaux du sol au plafond : l’astuce simple pour donner de la hauteur et de l’élégance
- Pourquoi l’étanchéité à l’air est-elle plus rentable que d’ajouter 6 pouces d’isolant ?
Pourquoi le facteur RE (Rendement Énergétique) est plus important que le facteur R ?
Dans le monde de la fenestration, on a longtemps mis l’accent sur le facteur R (ou son inverse, le facteur U), qui mesure uniquement la résistance au transfert de chaleur. Plus le facteur R est élevé, plus le vitrage est isolant. C’est un bon début, mais c’est une vision incomplète, surtout au Québec. Une fenêtre n’est pas un mur opaque ; elle interagit avec le soleil. C’est ici qu’intervient le rendement énergétique (RE), un indice beaucoup plus global et pertinent pour évaluer la performance réelle d’une fenêtre sur une année complète.
Le RE est une cote calculée selon une formule qui prend en compte trois éléments : le facteur U (les pertes de chaleur), le coefficient de gain de chaleur solaire (CGCS, ou les gains de chaleur gratuits grâce au soleil), et l’étanchéité à l’air de la fenêtre. Au Canada, l’échelle de RE va de 0 à 50. Pour être certifiées ENERGY STAR, les fenêtres doivent atteindre un certain seuil, et la plupart des modèles se situent entre 20 et 35. Un RE élevé signifie que la fenêtre a un bilan énergétique positif : sur une année, elle peut faire entrer plus d’énergie solaire gratuite qu’elle n’en perd par conduction.
Pour une façade orientée nord, qui ne reçoit que peu de soleil direct en hiver, la priorité reste de minimiser les pertes. Le triple vitrage, avec son facteur U très bas, est donc techniquement supérieur. Pour les autres façades, un double vitrage performant avec un bon RE peut être plus judicieux, car il laissera entrer davantage de chaleur solaire passive. Le tableau suivant illustre bien la différence de performance thermique.
| Type de vitrage | Facteur U (W/m²K) | Gain énergétique | Recommandation orientation |
|---|---|---|---|
| Double vitrage standard | 2.0-2.5 | Moyen | Sud/Est/Ouest |
| Double vitrage haute performance | 1.1-1.5 | Bon | Toutes orientations |
| Triple vitrage | 0.5-0.8 | Excellent | Idéal pour le Nord |
Ainsi, exiger le RE d’une fenêtre plutôt que son simple facteur R vous donne une vision complète de sa contribution à votre facture énergétique. C’est le premier pas vers un choix véritablement optimisé pour le climat québécois.
PVC, hybride ou aluminium : quel cadre résiste le mieux aux variations de température ?
Le vitrage capte l’attention, mais le cadre (ou châssis) représente jusqu’à 25% de la surface d’une fenêtre et peut être responsable d’une part significative des pertes de chaleur s’il est mal choisi. Face aux écarts de température extrêmes du Québec, allant de -40°C en hiver à +35°C en été, la stabilité dimensionnelle et la performance thermique du matériau sont cruciales.
Le PVC (polychlorure de vinyle) est le matériau le plus populaire, et pour de bonnes raisons. Il possède un faible coefficient de dilatation thermique, ce qui signifie qu’il se contracte et se dilate peu, assurant une meilleure étanchéité à long terme. Sa structure est composée de multiples chambres d’air qui agissent comme des barrières isolantes, coupant les ponts thermiques. C’est un choix robuste et économiquement avantageux pour la plupart des projets résidentiels.
Les cadres en aluminium, bien que très rigides et durables, sont d’excellents conducteurs de chaleur. Sans une barrière thermique efficace (une rupture de pont thermique en polyamide insérée dans le profilé), un cadre en aluminium devient une autoroute pour le froid en hiver. Les modèles modernes de haute qualité intègrent ces barrières, mais ils restent souvent moins performants thermiquement que le PVC ou l’hybride pour un coût supérieur.
Le cadre hybride (PVC et aluminium) cherche à combiner le meilleur des deux mondes. Il utilise une structure interne en PVC pour la performance thermique et l’étanchéité, recouverte d’un profilé extérieur en aluminium pour la rigidité structurelle et l’esthétique. Cette combinaison est particulièrement intéressante pour les fenêtres de grande dimension ou de couleur foncée, car l’aluminium résiste mieux à la déformation sous l’effet de la chaleur et aux charges de neige.

Comme le montre cette coupe transversale, la complexité interne du profilé est un indicateur clé de sa performance. Un plus grand nombre de chambres d’air dans un cadre en PVC ou un bris thermique bien conçu dans un cadre en aluminium sont des signes de qualité. En fin de compte, pour la majorité des maisons québécoises, le PVC et l’hybride offrent le meilleur compromis entre performance, durabilité et coût.
L’élément décisif reste l’ingénierie du cadre. Un bon profilé, qu’il soit en PVC ou hybride, doit être conçu pour minimiser les ponts thermiques, notamment au niveau de l’intercalaire qui sépare les vitres. Exigez un intercalaire non métallique pour une performance optimale.
Le cadre noir risque-t-il de surchauffer et déformer au soleil du sud ?
La tendance est aux cadres de fenêtres noirs ou de couleur foncée pour leur look moderne et élégant. Cependant, une question légitime se pose au Québec : un cadre noir, qui absorbe plus de chaleur solaire, risque-t-il de surchauffer au point de se déformer ou d’endommager la fenêtre, surtout sur une façade orientée plein sud ? La réponse dépend fortement du matériau du cadre et de la qualité de sa fabrication.
Pour un cadre en PVC, le risque est réel. Le PVC standard de couleur foncée peut atteindre des températures de surface très élevées sous le soleil d’été, ce qui peut entraîner une dilatation excessive, voire une déformation permanente (gauchissement). Pour contrer ce phénomène, les manufacturiers de qualité utilisent des formules de PVC améliorées avec des réflecteurs de chaleur infrarouge et des stabilisateurs UV. Il est crucial de s’assurer que le fabricant offre une garantie solide contre la déformation sur les cadres de couleur.
C’est là que le cadre hybride (PVC/aluminium) ou tout en aluminium tire son épingle du jeu. L’aluminium, étant un métal, est beaucoup plus stable dimensionnellement à haute température. La coque extérieure en aluminium d’un cadre hybride protège la structure interne en PVC de l’exposition directe au soleil intense, tout en offrant la rigidité nécessaire pour prévenir toute déformation. Pour les grandes fenêtres panoramiques orientées au sud ou à l’ouest, l’option hybride est souvent la plus sécuritaire pour les couleurs sombres. Comme le souligne un expert en fenestration :
Pour une fenêtre orientée nord au Québec, le risque de surchauffe du cadre est quasi nul. Le vrai enjeu est sur les façades sud et ouest.
– Expert en fenestration québécoise, Guide de sélection des cadres de fenêtres
En résumé, pour votre maison orientée nord, le choix d’un cadre noir est sans conséquence. Pour une façade sud, la prudence est de mise. Si vous optez pour du PVC, exigez des preuves de la technologie de résistance à la chaleur et une garantie claire. Si votre budget le permet, le cadre hybride représente la solution la plus fiable et durable pour des cadres foncés exposés au soleil intense de l’été québécois.
Ne sacrifiez pas la performance à long terme pour une simple question d’esthétique. Un cadre bien choisi vous assurera tranquillité d’esprit, peu importe la couleur.
L’erreur de gestion d’humidité qui fait pleurer vos fenêtres neuves à -20°C
C’est un scénario frustrant et trop fréquent : vous investissez des milliers de dollars dans des fenêtres neuves, ultra-performantes, et au premier grand froid, vous retrouvez de la condensation, voire du givre, à l’intérieur. Votre premier réflexe est de blâmer les fenêtres ou l’installateur. Pourtant, dans 9 cas sur 10, le problème ne vient pas des fenêtres, mais de l’air à l’intérieur de votre maison. Ce phénomène est lié au point de rosée.
Le point de rosée est la température à laquelle l’humidité contenue dans l’air se condense en eau liquide. Plus l’air est humide, plus ce point de rosée est élevé. En hiver, la surface intérieure de votre vitrage est le point le plus froid de votre mur. Si la température de cette surface descend en dessous du point de rosée de votre air intérieur, de la condensation se formera inévitablement. Vos vieilles fenêtres qui « coulaient » étaient si peu étanches qu’elles assuraient une ventilation constante, maintenant un taux d’humidité bas. Vos nouvelles fenêtres, parfaitement étanches, emprisonnent maintenant cette humidité.

Le triple vitrage aide grandement à combattre ce phénomène. Grâce à son isolation supérieure, la vitre intérieure reste plus chaude, plus proche de la température ambiante. Elle peut donc tolérer un taux d’humidité plus élevé dans la maison avant que la condensation n’apparaisse. Cependant, même le triple vitrage a ses limites. Si l’humidité intérieure est excessive (due à la cuisson, aux douches, aux plantes, à la respiration), la condensation finira par se former.
La solution ne réside pas dans la fenêtre elle-même, mais dans la gestion de l’humidité ambiante. La clé est votre ventilateur-récupérateur de chaleur (VRC). Il est essentiel d’ajuster son fonctionnement en fonction de la température extérieure. Un réglage typique consiste à viser un taux d’humidité relative de 35% à -20°C, 40% à -10°C, et 45% à 0°C. Utiliser un hygromètre pour surveiller le taux d’humidité de votre maison est un petit investissement qui peut vous sauver bien des maux de tête.
En somme, des fenêtres qui « pleurent » en hiver ne sont pas un signe de défaut, mais plutôt le témoin d’une maison devenue très étanche. C’est une bonne nouvelle pour votre facture de chauffage, à condition de gérer activement la ventilation.
Comment s’assurer que l’installation respecte les règles de l’art pour éviter les infiltrations ?
Vous pouvez choisir la meilleure fenêtre au monde, avec un RE stratosphérique et un cadre de pointe, mais si l’installation est bâclée, votre investissement sera un échec. Une installation déficiente crée des ponts thermiques et des infiltrations d’air qui annulent les gains de performance du produit. Au Québec, les fuites d’air peuvent représenter une part importante de la facture de chauffage, avec des coûts qui se chiffrent en centaines de dollars. Une étude a même chiffré que, pour le foyer québécois moyen, jusqu’à 407 $ par année sont directement imputables aux fuites d’air.
S’assurer que l’installation est faite dans les règles de l’art est donc aussi crucial que le choix de la fenêtre elle-même. Cela implique une bonne préparation de l’ouverture, une isolation adéquate entre le cadre de la fenêtre et celui du mur, et surtout, une gestion parfaite de l’étanchéité à l’air et à l’eau. L’installateur doit assurer une continuité parfaite entre le pare-air et le pare-vapeur de votre mur et le nouveau cadre de la fenêtre, en utilisant des membranes d’étanchéité et des scellants appropriés. La sur-utilisation de mousse expansive, qui peut faire bomber les cadres et nuire au bon fonctionnement de la fenêtre, est une erreur de débutant à surveiller.
En tant que client, vous n’êtes pas un expert, mais vous pouvez poser les bonnes questions pour évaluer le professionnalisme de votre installateur. Ne vous fiez pas seulement au prix ; un devis trop bas cache souvent des raccourcis sur la main-d’œuvre ou les matériaux d’étanchéité. Avant de signer un contrat, prenez le temps de valider les compétences et les méthodes de l’entreprise.
Votre plan d’action : questions essentielles à poser à votre installateur
- Validation des licences : Détenez-vous une licence RBQ (Régie du bâtiment du Québec) valide et à jour ? Êtes-vous membre d’une association reconnue comme l’APCHQ ?
- Précision sur les matériaux : Quelle marque et quel type de membrane d’étanchéité auto-adhésive et de scellant utiliserez-vous ? Comment assurez-vous le raccord avec le pare-air existant ?
- Demande de références : Pouvez-vous me fournir les coordonnées de 3 clients pour des projets similaires réalisés dans ma région au cours de la dernière année ?
- Maîtrise technique : Quelle est votre technique pour appliquer l’isolant en mousse autour de la fenêtre afin d’éviter la sur-expansion et la déformation du cadre ?
- Garanties claires : Offrez-vous une garantie écrite sur la main-d’œuvre et l’étanchéité de l’installation, en plus de la garantie du manufacturier sur le produit ?
Un installateur qualifié sera non seulement capable de répondre à ces questions avec assurance, mais il appréciera également que vous soyez un client informé. C’est le meilleur gage d’un travail bien fait.
Pourquoi les fenêtres au sud sont-elles votre meilleure source de chauffage gratuit en janvier ?
Si la façade nord est le point faible thermique d’une maison, la façade sud en est le moteur énergétique. En hiver au Québec, le soleil est bas sur l’horizon, ce qui lui permet de frapper directement les fenêtres orientées au sud pendant une grande partie de la journée. Cette énergie solaire qui pénètre à l’intérieur de la maison est ce qu’on appelle le gain solaire passif. C’est littéralement du chauffage gratuit.
C’est pourquoi une stratégie de fenestration intelligente ne consiste pas à mettre du triple vitrage partout. Pour une fenêtre au sud, l’objectif n’est pas seulement de bloquer les pertes, mais de maximiser ces gains gratuits. Un double vitrage de haute performance, avec un revêtement à faible émissivité (Low-E) spécifiquement conçu pour laisser passer l’énergie solaire, peut s’avérer plus rentable qu’un triple vitrage. Le triple vitrage, de par sa conception, bloque une plus grande partie du rayonnement solaire. Il isole mieux, mais chauffe moins.
Une étude de cas sur la stratégie de vitrage différencié montre que les vitrages au sud sont les seuls à avoir un bilan énergétique positif en hiver : ils font gagner plus de chaleur qu’ils n’en perdent. Les orientations nord, est et ouest sont toujours déficitaires. La stratégie optimale consiste donc à :
- Au nord : Minimiser les pertes avec du triple vitrage.
- Au sud : Maximiser les gains solaires avec un double vitrage performant à haut coefficient de gain solaire (CGCS).
- À l’est et à l’ouest : Trouver un équilibre. Le triple vitrage peut être justifié si les fenêtres sont grandes, car le soleil bas du matin et du soir en été peut causer de la surchauffe.
L’impact de ce choix stratégique est loin d’être négligeable. En choisissant des fenêtres homologuées ENERGY STAR adaptées à chaque orientation, vous optimisez la performance globale de votre maison. Selon les données des manufacturiers, une fenêtre certifiée est non seulement plus écoénergétique, mais peut générer jusqu’à 10% d’économie sur la facture de chauffage annuelle, en grande partie grâce à une gestion intelligente des gains solaires.
En discutant avec votre consultant en fenestration, n’hésitez pas à aborder cette stratégie d’orienter les types de vitrage. C’est la marque d’une approche véritablement experte et personnalisée.
Rideaux du sol au plafond : l’astuce simple pour donner de la hauteur et de l’élégance
Une fois vos fenêtres performantes installées, leur efficacité peut encore être améliorée grâce à un choix judicieux d’habillages. Pour une fenêtre orientée au nord, qui est une source constante de perte de chaleur en hiver, l’ajout de rideaux thermiques est une stratégie simple et redoutablement efficace. Mais au-delà de la performance, la manière de les installer peut transformer radicalement la perception de votre espace.
L’astuce consiste à installer la tringle bien au-dessus et bien au-delà du cadre de la fenêtre. En plaçant la tringle à mi-chemin entre le haut du cadre et le plafond (ou même juste en dessous du plafond) et en la faisant déborder de 20 à 30 cm de chaque côté, vous créez une illusion d’optique. Les yeux sont attirés vers le haut, donnant une impression de hauteur à la pièce. Lorsque les rideaux sont ouverts, ils dégagent complètement la fenêtre, maximisant l’entrée de lumière naturelle sans obstruer la vue.
Pour la performance thermique, le choix du rideau et son installation sont primordiaux. Voici quelques points clés à suivre :
- Positionnement de la tringle : Installez-la de 15 à 20 cm au-dessus du cadre de la fenêtre et assurez-vous qu’elle soit de 20 à 30 cm plus large de chaque côté pour un dégagement complet.
- Choix du tissu : Optez pour des rideaux thermiques épais ou doublés d’une membrane isolante. Ces rideaux peuvent ajouter une valeur R additionnelle de 2 à 3, ce qui est significatif.
- Longueur parfaite : Assurez-vous que les rideaux effleurent le sol. Ce contact crée une barrière d’air qui bloque les courants de convection froids descendant de la fenêtre. Un rideau trop court laisse l’air froid se répandre dans la pièce.
- Gestion jour/nuit : Utilisez des embrasses (magnétiques ou classiques) pour maintenir les rideaux complètement ouverts durant la journée afin de capter le maximum de lumière. Fermez-les dès la tombée de la nuit pour créer un cocon isolant.
Cette approche combine le meilleur des deux mondes : l’esthétique et la fonctionnalité. Vous gagnez en élégance, en sensation d’espace et vous ajoutez une couche d’isolation supplémentaire là où vous en avez le plus besoin. C’est une finition peu coûteuse qui vient compléter et optimiser votre investissement dans des fenêtres de qualité.
C’est un détail qui fait toute la différence, tant pour le confort visuel que pour le confort thermique de votre foyer durant les longs mois d’hiver.
À retenir
- Le rendement énergétique (RE) est l’indicateur clé. Il évalue le bilan thermique annuel d’une fenêtre (pertes vs gains solaires), offrant une vision plus complète que le simple facteur d’isolation R.
- La performance est systémique. Le choix du vitrage (triple au nord, double performant au sud) doit être combiné à un cadre isolant (PVC, hybride) et une installation certifiée pour être efficace.
- L’étanchéité et la ventilation sont critiques. Des fenêtres neuves très étanches peuvent causer de la condensation si l’humidité intérieure n’est pas contrôlée par un VRC bien réglé.
Pourquoi l’étanchéité à l’air est-elle plus rentable que d’ajouter 6 pouces d’isolant ?
Dans la quête de la maison écoénergétique, on pense souvent en termes d’isolation. « Ajouter de la laine dans le grenier » est un réflexe commun. Si l’isolation est essentielle pour réduire les pertes de chaleur par conduction, elle ne règle qu’une partie du problème. L’ennemi invisible et souvent plus coûteux est l’infiltration d’air. Une maison qui « respire » par ses fissures et ses joints mal scellés est une maison qui chauffe l’extérieur. L’étanchéité à l’air consiste à traquer et à sceller ces fuites pour créer une enveloppe continue.
Pensez-y de cette façon : vous pouvez porter le plus chaud des manteaux en duvet (haute isolation), mais s’il est ouvert, le vent glacial s’y engouffrera et vous aurez froid. L’étanchéité à l’air, c’est la fermeture éclair de votre manteau. Des études ont montré qu’une amélioration de l’étanchéité à l’air a souvent un meilleur retour sur investissement que l’ajout de plusieurs pouces d’isolant dans une maison déjà raisonnablement isolée. C’est parce que les fuites d’air non contrôlées peuvent représenter jusqu’à 25% des pertes de chaleur d’une maison.
Le remplacement des fenêtres est une occasion en or d’améliorer radicalement l’étanchéité de votre maison, à condition que l’installation soit parfaite. C’est l’interface entre le mur et la fenêtre qui est le point faible. Un calfeutrage méticuleux et l’utilisation de membranes d’étanchéité sont non négociables. Investir dans des fenêtres performantes sans garantir une installation étanche, c’est jeter de l’argent par les (nouvelles) fenêtres.
Le gouvernement du Québec reconnaît l’importance de cet enjeu. Des programmes comme Rénoclimat encouragent les propriétaires à investir dans des produits certifiés ENERGY STAR. Depuis mai 2024, il est par exemple possible d’obtenir une aide financière pouvant aller jusqu’à 150 $ par ouverture brute pour chaque fenêtre certifiée, un incitatif qui réduit considérablement la période d’amortissement de votre investissement. Cet investissement dans des fenêtres étanches et bien installées se traduit par un confort immédiat et des économies durables, bien plus palpables que l’ajout d’isolant dans un entretoit déjà correct.
Pour mettre en pratique ces conseils, l’étape suivante consiste à obtenir des soumissions d’installateurs qualifiés en utilisant votre nouvelle grille de questions techniques pour valider leur expertise. C’est en agissant comme un gestionnaire de projet informé que vous maximiserez la performance et la rentabilité de votre investissement.
Questions fréquentes sur le choix des fenêtres au Québec
Pourquoi mes nouvelles fenêtres ont-elles de la condensation même si elles sont neuves?
La condensation sur des fenêtres neuves et performantes est rarement un signe de défaut. Elle indique que votre maison est devenue beaucoup plus étanche, emprisonnant l’humidité intérieure. Ce phénomène, appelé efflorescence, est plus marqué en hiver sur les façades nord, car elles restent plus froides et humides. La solution est de contrôler le taux d’humidité ambiant avec un ventilateur-récupérateur de chaleur (VRC).
Comment régler mon VRC pour éviter la condensation en hiver?
L’ajustement de votre VRC doit suivre la température extérieure pour maintenir un équilibre idéal. En règle générale, il est recommandé de maintenir le taux d’humidité relative intérieur sous 35% lorsque la température extérieure est de -20°C, sous 40% à -10°C, et sous 45% autour de 0°C. Un hygromètre est un outil essentiel pour un contrôle précis.
Le triple vitrage élimine-t-il complètement la condensation?
Non, mais il en repousse considérablement le seuil d’apparition. Grâce à son excellente isolation, la surface de la vitre intérieure reste plus chaude, ce qui lui permet de tolérer un taux d’humidité plus élevé dans l’air ambiant avant que le point de rosée ne soit atteint. Cependant, si le taux d’humidité dans la maison est excessif, même la meilleure fenêtre à triple vitrage finira par présenter de la condensation.